Après l’attente interminable et douloureuse du parcours Pma, j’ai l’impression de reprendre le fil de ma vie.
A Pâques, j’ai participé à la chasse au oeufs organisée par mes voisins. Il y a un an ou deux de cela, j’en aurais été incapable. Une photo d’enfant joufflu fait office de fond d’écran sur mon téléphone.
Mais je n’oublie rien.
Jusqu’à la fin de ma grossesse, je n’ai pas eu un ventre proéminent. Je sais aujourd’hui que je n’avais pas besoin d’imposer mon gros ventre pour aller vers la maternité et que j’avais bien trop peur de blesser le coeur meurtri de celles qui attendent sur le quai. Raison pour laquelle je n’ai jamais réussi à me sentir fière de ce ventre timidement rebondi. Quatre jours après le terme, c’est avec beaucoup de gêne que je remontais les files d’attente au supermarché. Il faut dire que je n’étais pas très crédible avec ce ventre à peine bombé.
-« tu es à six mois ? me demandait ma voisine du 2é étage
–Euh non, en fait, j’aurais dû accoucher hier« …
Notre crevette aura six mois demain.
C’est une petite fille très cool. La vie avec elle, n’est pas compliquée. Je suis contente d’avoir profité des longs mois d’attente imposés par notre infertilité pour entamer un travail psychologique. Bien épaulée, je crois qu’avoir défriché le terrain a permis une belle rencontre avec notre petite fille. C’est comme si elle avait compris que sa place est là, pour elle.
Lundi, elle a fait son entrée en crèche. Gros soulagement (et petit pincement au coeur quand même) pour nous qui jonglons avec nos boulots respectifs depuis janvier, et avec un peu d’aide des grands-parents. Et c’est très bien pour elle qui commence à être captivée par les autres enfants.
Les petits bodys de naissance sont lavés, pliés et rangés dans une boite à la cave. J’ai dit à monsieur Tidoum qui se sent déjà trop vieux ( 39 ans) : « s’il te plaît, ne décidons pas tout de suite de ce qu’on en fera…peut-être rien, peut-être qu’on les prêtera, qu’on les donnera ou qu’on les utilisera…mais pour l’instant, c’est trop tôt pour décider ». Il a dit d’accord.
Pour l’instant, nous profitons de chaque jour. De cette petite fille qui est un vrai rayon de soleil. Nous avons fait un bout de chemin. Je ne sais pas si j’aurais le courage de reprendre le chemin de la Pma un jour.
Je ne sais pas vraiment ce que va devenir ce blog. J’ai commencé à écrire parce que j’avais un réel besoin de faire le point sur les difficultés que je vivais à l’époque. Parce qu’aussi, je dois bien le dire, le soutien et la solidarité très fortement présents sur les blogs des PMettes me donnaient envie d’y participer moi-même.
Et j’ai trouvé ce que je cherchais : du soutien, des encouragements, des conseils, de l’humour (très très important). Depuis, j’ai repris mon travail, mes activités diverses, et je ne suis pas certaine d’avoir le temps de continuer à alimenter ce blog. Cela sonne comme un « au-revoir » (et putain, j’ai envie de pleurer !!!).
Alors voilà. Je continuerai à vous lire et à commenter. A être présente mais moins visible. J’ai le sentiment d’avoir encore des choses à dire…on verra bien. J’ai réservé des places dans le train pour mes copinautes Psychota, Souris, PPMB, P’tit loup, Lucienne, Calihope, nirna (et excusez-moi si j’en oublie) et je compte bien continuer à vous lire.
Pour les autres, les nouvelles et les anciennes qui ont pris un autre chemin, je vous envoie tout plein de câlins et de force pour la suite du chemin.